Les soins à la mauvaise saison
Pluie, boue, vent, verglas, gel, froid, autant de paramètres de saison à prendre en compte pour s’occuper au mieux du cheval pendant l’hiver, que ce soit dedans ou dehors.
Petite revue de détails qui augmenteront son confort et vous faciliteront la vie à l’écurie.
AVANT LE TRAVAIL
• «Quand il fait froid, un cheval tondu ne doit pas rester nu, à l’arrêt. Il ne faut pas enlever toutes les couvertures d’un coup pour éviter un choc thermique, mais le déshabiller progressivement.»
En commençant par la doudoune ; laisser la chemise et/ou la polaire le temps de faire le pansage, à remettre dès que le coup de brosse est donné.
Dans ce cas, il ne faut rien lui laisser sur le dos pendant le pansage, ni chemise, ni couvre-reins, pour éviter le coup de froid en sortant.
• Si le terrain est mouillé, boueux, graisser les pieds et soigner les petits bobos avant de sortir.
«L’hiver, utiliser plutôt une graisse à pied noire ; le goudron qu’elle contient fait mieux tenir le produit sur la corne. L’été, au contraire, préférer de la graisse à pied claire, plus nourrissante et moins asséchante que la noire.»
• Si la fourchette est en mauvais état, bien la badigeonner avec du goudron de Norvège pour éviter le contact avec l’humidité.
«Ne pas enduire la totalité de la paroi extérieure du sabot, s’arrêter à mi-hauteur et terminer avec de la graisse à pied classique.»
• Les crevasses et les croûtes (gale de boue) n’aiment pas non plus l’humidité ; bien les recouvrir de vaseline pour empêcher la terre et le sable de s’amalgamer sur et dans les plaies.
«Certains mettent du talc sur les crevasses avant le travail. Je ne suis pas pour si l’on sort sous la pluie et dans la boue ; avec l’eau, ça s’amalgame, forme une pâte et ne protège plus rien du tout.»
• «Pour protéger les membres sur un sol détrempé, préférer des guêtres en plastique (plus faciles à nettoyer que du cuir) plutôt que des bandes de polo.»
C’est le lavage imposé après chaque sortie, elles sont vite trempées (mauvais pour les tendons), les fermetures auto-agrippantes risquent de se détacher (scotcher avec 2 ou 3 tours de ruban adhésif pour les consolider). L’idéal est de préparer le cheval sous un solarium.
• Par grand froid, on peut rajouter un plaid en laine sous le couvre-reins, à enlever après un échauffement progressif (respecter une longue détente au pas et au trot pour réchauffer les muscles ; attention au claquage !).
Ne garder que le couvre-reins pendant le travail.
«Le cheval ne doit pas piquer de suée ; s’il transpire, c’est le mauvais coup de froid garanti. Si la détente se fait avec une couverture, il ne faut pas attendre que le cheval ait trop chaud pour l’enlever ; s’il est déjà trempé dessous, il est trop tard pour le faire.»
Mêmes principes à respecter pour longer.
• Un bonnet protège les oreilles du vent et du froid. Pour éviter qu’il revienne avec la queue crottée et trempée, il faut la relever : on peut faire un nœud (bien serré) ou une grosse tresse repliée en deux ou en trois sous le couard, scotchée avec du ruban adhésif.
Ou encore mettre une housse de queue, comme celles utilisées en équitation américaine.
• «S’il gèle et que le cheval est ferré, ne pas se mettre en selle sur le macadam, même avec l’aide d’un marchepied, pour ne pas risquer de glisser.»
Si les abords de l’écurie sont lisses et glissants, monter dans le manège ou sur un sol stable, sans risque de dérapage au démarrage.
ASTUCE : LE COUVRE-REIN
Pour une bonne utilisation et un bon maintien du couvre-reins, rabattez ce dernier sous le quartier de la selle…
… Puis remettez le quartier en place, et descendez votre jambe normalement.
APRÈS LE TRAVAIL
• «Recouvrir immédiatement le cheval dès que la séance est finie ; ne jamais le marcher sans couverture, que le cavalier soit en selle ou à pied. Ne jamais non plus le renter au box et lui empiler les couvertures sur le dos tant qu’il n’est pas sec et n’a pas récupéré.»
Une fois dessellé, s’il transpire et «fume» encore, passer le couteau de chaleur, bouchonner (sur un cheval non tondu), mettre une chemise séchante plus une polaire et continuer à le marcher jusqu’à ce qu’il sèche avant de l’habiller avec sa ou ses couverture(s) d’écurie.
• Attention de ne pas mettre le cheval dans un courant d’air pour lui prodiguer les soins nécessaires, qu’il soit sec, a fortiori mouillé, ou même couvert. Les courants d’air sont plus dangereux dans ce cas que le froid.
• Si l’on ne peut pas doucher le cheval, nettoyer les parties souillées à l’eau chaude (membres, poitrail, ventre, intérieur des cuisses) avec une grosse éponge et sécher vigoureusement aussitôt fait. Sans oublier de laisser couverts dos et reins.
• «Ne pas lui laisser la chemise ou la couverture sous laquelle il a séché ; l’humidité va descendre et refroidir le corps, c’est la crève assurée, même si, par-dessus, on rajoute une couverture chaude et sèche. Il faut qu’il soit bien au sec, sous toutes les couches.»
• Les frictions sur tout le corps avec de l’alcool à brûler sont efficaces pour sécher le cheval plus rapidement.
«Après une douche d’accord, mais je ne le fais pas après le travail : le produit bouche les pores de la peau, bloque la transpiration, les toxines restent à l’intérieur. Ce n’est pas bon pour l’organisme.»
• Éviter de poser cotons et bandes de repos sur des membres mouillés.
«Cela enferme et conserve l’humidité sur les tissus via les poils, avec pour conséquence de générer des crevasses au pli du paturon» ; n’essayez pas d’aller plus vite en utilisant un sèche-cheveux ; cela peut brûler la peau et l’assèche à coup sûr. Poser des cotons et des bandes humides ou mouillées sur des membres secs est à bannir également.